[RP de transition] Gilad Castle

**Gilad Castle** Mar 28 Oct - 17:43

Seul au milieu de tous. Voilà qui résumait bien la situation de ces dernières années. En particulier celle qui venait de s’écouler. Et ce soir ne faisait guère exception. Dans les cantinas les plus mal famées, les individus solitaires préféraient le comptoir aux tables disposées le long des murs. Moins par politesse envers son prochain en ne s’accaparant pas tout un spot, que par soucis de ne pas se faire malmener par une bande désireuse d’avoir la place, et surtout de leur donner une excuse toute faite pour vous matraquer. Mais certains échappaient à ce genre considération. Le Tacticien, comme il se nommait lui-même, en était un parfait exemple. Sans la pénombre dans laquelle il se trouvait, on aurait pu aisément comprendre pourquoi. Bien qu’avachit sur lui-même, la tête à hauteur des épaules, il restait imposant. Castle, car tel était son vrai nom, était aussi large qu’il était grand. Un véritable mélange de graisse et de muscles ambulant. Mais surtout de muscles, comme certains s’en étaient rendus compte trop tard. Ces infortunés ne survécurent pas à leur erreur de jugement. Il était cependant vrai qu’une couche de gras empêchait ses pectoraux et tout le tremblement de saillir, mais quoiqu’il en soit, rien ne serait entrepris dans ce sens. Régime n’était pas un mot à prononcer devant lui. Se faire sous-estimer était un grand avantage, du moins en règle générale. Cela pouvait en gêner certains quand il s’agissait d’intimider des gus. Néanmoins, son aspect menaçant ne se limitait pas à cela. Comme si la masse sombre ne suffisait pas à dissuader les autres clients, un regard sombre les accompagnait jusqu’à ce qu’ils s’asseyent, de préférence en lui tournant le dos. Les gens se tenaient tranquille et l’on évitait d’attirer l’attention sur soi quand il se trouvait dans les parages. Il était de retour, et cela se savait. Les deals se faisaient rares, ou alors plus discrets, en sa présence. La rumeur générale voulait qu’il prenne pour cibles tout malfrat, quel qu’il soit, ne travaillant pas pour Jabba le Hutt. Certes, il en donnait l’impression, car officiellement, il était redevenu le chien de garde du plus gros seigneur du crime de la galaxie – gros à prendre autant au sens propre que figuré. Ainsi, c’était lui que l’on envoyait quand il s’agissait de montrer l’exemple. La concurrence se faisait petite lorsqu’un gang rival entier était retrouvé dans son Q.G., les membres arrachés à coup de tir de blaster lourd. Toujours est-il que rien n’était fait pour détromper la populace. Car la vérité n’était évidemment pas si simple. Après tout, un esprit torturé pouvait-il l’être ? Bien sûr, il avait jusque là effectué toutes ces tâches gratuitement, ou du moins pour le minimum syndical, de quoi subsister et se réapprovisionner en munitions. Ce deal, il l’avait proposé lui-même. Bien qu’ayant toujours été le meilleur élément à la disposition du Hutt, ce dernier s’était montré méfiant, et il lui fallait tout d’abord donner la preuve de sa loyauté. Car longue avait été son absence. Très longue. Sans parler des nombreux postes qu’il avait occupés, chacun étant antinomique avec le métier de mercenaire. La question qui venait naturellement était ce qu’il foutait ici. Sur la scène galactique, il n’était plus qu’un renégat. A ne pas confondre avec un traître : chacun de ses actes était fièrement clamé – enfin pas tous. Mais son retour était imminent. En attendant, il avait des choses à faire en coulisse. Et quel meilleur endroit que Tatooine ?

Il déposa son verre vide sur la table, à côté de la bouteille, également dépouillée de son breuvage. Il était conscient qu’il était de nouveau à la merci de l’alcool après des années passées sans une goutte, si ce n’est occasionnelle. Son dernier échec dans sa grande entreprise avait été celui de trop, jugeait-il. Imbibé de boisson, on était moins porté sur la réflexion, et il préférait justement éviter de penser à tous les sacrifices qu’il avait consentis – et souvent pas les siens…- pour arriver à un résultat qu’il ne parvenait pas à atteindre. Et tant que ce ne serait le cas, ces morts seraient inutiles. Il parlait bien entendu des innocents. C’était pour eux pour qu’il faisait cela. Mais on se trouvait parfois dans des situations difficiles. Tueriez-vous dix personnes pour en sauver mille ? Lui avait choisit d’endosser la culpabilité et l’horreur de la tâche, plutôt que la fuite face au problème. En revanche, lorsqu’il s’agissait de mettre fin à la vie d’un scélérat, il appuyait sur la gâchette avec plaisir, bien que son regard restait de glace face à ses victimes. Les sourires cruels c’était bon pour les psychopathes. Lui n’en était point un. Il ne tuait pas par plaisir. Mais car tel était sa mission, sa raison d’être. La seule qu’on lui ait laissée.

Les gens détournèrent le regard alors qu’il se levait pour sortir, jetant au passage une carte de creds vers le comptoir. La vue légèrement troublée, il luttait pour ne pas tituber. Le tournis demeurait le seul effet de la boisson qui avait encore des prises sur le Tacticien, dont le foie jetterait l’éponge bien avant de parvenir au stade de l’euphorie, même à un degré moindre. Dehors, la nuit régnait en maître, et répandait ses ombres sur Mos Eisley, dont les seules lumières venaient des échoppes obscures ouvertes tard le soir. Les soleils jumeaux de l’aride planète ne tarderaient cependant pas à darder le ciel de leurs rayons brûlants. Aucun nuage à l’horizon. Pour ça, faudrait déjà qu’il y ait de l’eau sur ce satané caillou. Le Tacticien se dirigea vers une petite ruelle où était garée une moto jet. Il l’avait empruntée après avoir demandé la permission à son propriétaire grincheux. En parlant de ce dernier… avant d’enfourcher le bolide, Gilad donna sèchement un coup de botte dans le sac de toile accroché à l’arrière de l’appareil par une corde, à quoi un gémissement plaintif lui répondit. Maintenant assuré que sa proie était toujours là, il démarra doucement, traversant une des artères principales de la ville encore endormie, pour en ressortir quelques minutes plus tard. L’alcool le rendait imprudent. Jamais, par le passé, il n’aurait abandonné sa proie, ne la lâchant pas d’un pouce. Et voilà qu’il la laissait en pleine agglomération pour aller se saouler. Mais bon, au moins avait-il prit la précaution de le fourrer dans un sac, en plein quartier marchand, qui, à cette heure-ci de la nuit, était rempli de gens peu scrupuleux. Personne ne se soucierait d’appels à l’aide. L’engin s’enfonça dans le désert, accélérant encore. Derrière, le sac se maintenait dans les airs à cause de la vitesse. Mais lors des rares virages et décélérations, il retombait en frottant violemment le sol, à ce point qu’il se perçait ça et là. Malgré le vacarme du moteur, le pilote entendait parfaitement les gémissements étouffés qui s’en dégageaient, s’en souciant à peine. Il tentait de se concentrer, n’ayant pas recouvert l’entièreté de ses capacités. Mais cela importait peu, quoiqu’il en soit. Il ne risquait pas d’avoir un accident par ici, même en pleine nuit. Le désert comportait peu d’obstacle, sinon aucun, mais le trajet dura quelques temps, Castle ne poussant pas la vitesse à son maximum. Mais bientôt il arriva à destination, juste quand le premier des deux soleils se levait à l’horizon, chassant les ténèbres des cieux. Mais pas ceux de son âme. La moto-jet s’arrêta devant l’imposante construction qu’était le palais de Jabba. Le bâtiment existait depuis bien avant l’avènement du roi de la débauche, mais il avait perdu de sa majesté depuis qu’il y avait élu domicile. L’intérieur n’avait probablement jamais été aussi crasseux et décoré avec tant de mauvais goût que depuis lors.

A présent baigné de lumière, l’on voyait parfaitement quel colosse était le Tacticien. Du moins, celui qu’il aurait pu être, car il marchait constamment courbé, forcé par le fardeau qu’il portait. Mais allez savoir lequel. Celui qui l’empêchait de ressentir la moindre joie ou la mitrailleuse lourde accroché en bandoulière dans son dos ? Sachant que même lorsque son E-Web ne pesait pas sur ses épaules, il se mouvait comme si c’était le cas. Alors qu’il jetait un coup d’œil aux alentours, pour constater qu’aucun garde ne se trouvait dans les parages, il se passa une main sur son visage fraîchement rasé. Son éternelle barbe de jais n’était plus. C’était l’orgueil qui l’avait fait échouer et qui l’avait conduit en prison, semant la ruine dans les plans de ses maîtres. Son costume, son bouc précisément taillé… tout chez lui démontrait alors une vanité excessive. Lui qui avait pourtant juré de mettre de côté toute considération humaine. Ni amour, ni amitié… ni fierté. Mais peu à peu il avait rompu son serment, jusqu’à ce qu’il soit trop tard, et s’en rende enfin compte. Il avait donc troqué son élégant uniforme d’officier de la CorSec pour un autre, créé de toute pièce par ses soins. Il n’était pas un grand couturier, mais il savait inspirer la peur, et y avait mis tout son savoir. Sans parler de cette machine à coudre qu’il avait chouré. Castle arborait à présent un crâne humain sur le torse et en plusieurs autres endroits. Le message était clair. Un masque recouvrait le dessus de son crâne, et, comme jadis, ses yeux étaient dissimulés derrière des lunettes, cette fois-ci aux reflets rouges, situés sous le masque. A travers les fentes, seul l’éclat pourpre était visible. Il s’était également débarrassé de son bouc, afin de tirer un trait sur le passé. Il comptait se consacrer entièrement à sa mission, et n’aurait cette fois-ci d’autre maître que lui-même. Même si il devrait, pour le moment, faire semblant que si.

Un coup de pied dans la porte annonça son arrivée, et le dispositif de sécurité, dont l’avatar était un œil bulbeux fixé au bout d’une tige, n’eut besoin que d’un instant pour le reconnaître. La porte s’ouvrit dans un grincement sinistre aussitôt qu’il retourna dans son habitacle. Pendant qu’elle s’élevait comme une gueule béante attendant que sa proie s’engouffre d’elle-même dans son gosier, le Tacticien alla détacher le paquet à l’arrière du véhicule, et le traîna sans autre forme de procès à travers les couloirs - et surtout, les escaliers. Frappant le mur à côté d’un garde pour que celui-ci sorte de son sommeil, affalé sur un siège qu’il était, le Tacticien le pria, avec toute la politesse dont il pouvait faire preuve –aucune- de garer sa moto au garage, avant de continuer son chemin. Bientôt, la lourde porte se referma, avalant ses proies. Les cris du prisonnier s’effacèrent alors qu’ils arrivaient dans la salle de trône où il régnait un vacarme assourdissant. Il joua méchamment des coudes, sans considération pour les autres mercenaires qui représentaient la lie de la société en condensé, et se retrouva très rapidement en plein centre de l’immense sale, devant sa grossesse et son énormité en personne. Sans dire un mot, il se baissa, non pas pour saluer, mais pour défaire le nœud du sac de toile. Apeuré, un homme en sortit, crasseux et blessé. Le frottement du sable sur sa peau l’avait complètement meurtrit. Il se raidit une fois debout, lorsqu’il se rendit compte de ce qui se passait, et tandis que le maître des lieux poussait un long rire gras.

Drex… mon petit, quand comprendras-tu ? Traduisit le droïde pour le Hutt. Si tu ne bosses pas pour moi, tu ne bosses pour personne. Je t’avais prévenu… termina-t-il, sinistre.

La salle resta silencieuse. La cour n’affichait que mépris et indifférence pour le sort funeste qui attendait le malheureux. Gilad ne le laissa pas répondre. Il pourrait se plaindre et Jabba savait se montrer magnanime, du moins si il y voyait l’occasion d’un quelconque bénéfice. C’était rare mais ça arrivait. Et Castle ne s’était pas farci tout ce travail pour voir ce vendeur de poison s’en tirer. Aussi préféra-t-il que les choses en restent là. D’un coup de pied dans le ventre, il lui coupa le souffle, avant de le balancer en avant, juste sur la trappe. Le Hutt sembla hésiter, mais connaissait bien le tempérament de son homme. Aussi ne s’en formalisa-t-il pas, et jugea-t-il opportun de passer à autre chose, et de profiter de l’occasion que lui faisait son homme de main pour s’offrir un spectacle. Le sol se déroba sous l’homme. La suite, tout le monde la connaît. Castle ramenait souvent sa cible principale si possible, pour amuser le Hutt. Cela ne faisait qu’augmenter l’estime qu’avait Jabba pour lui. Mais Gilad était bien le seul à ne pas regarder. Quand retentit le dernier gloussement de satisfaction du Rancor rassasié, il avait déjà disparu. Il alla se reposer quelques heures dans ses quartiers, avant que Fortuna ne vienne frapper à la porte pour lui annoncer que le maître voulait le voir.
[RP de transition] Gilad Castle Nkbxb4

**Gilad Castle** Lun 10 Aoû - 14:38

Bon, comme je l'ai dit (même si les messages ont du être supprimés ?), j'annule la transition acceptée. Après reflexion, un retour chez Jabba serait incohérent et ne correspondrait pas au RP que je prévois désormais (et en plus le texte que j'avais pondu était franchement mauvais...)

Donc, nouvelle transition : Gilad ne fait rien qui ait un quelconque rapport avec la trame (il s'en fiche un peu) et ne rejoint/évolue dans aucune organisation. En somme, rien de problématique. Il y aura une sorte de retour au sources et il redeviendra chasseur de primes, indépendant cette fois (l'argent qu'il sera censé avoir récolté servira dans un free rp). Je réserve les raisons de ce choix et les formes qu'il prendra pour un jeu narratif que je redigerai à la réouverture.

Donc voilà, comme ça je peux boucler ma fiche.

[RP de transition] Gilad Castle

[RP de transition] Gilad Castle

Re: [RP de transition] Gilad Castle