J. Valentina Keistwaltz

Une longue chevelure de nacre encadre le visage aquilin de Jun, s'envolant et jouant librement à l'encontre de ses épaules arachnéennes. Un uniforme clair, strict et élégant épouse à la perfection le frêle corps aux formes douces et harmonieuses, sensiblement humain. Dessinant dans son sillage, et au travers de son tissu fin et léger les courbes distinctives de la haute silhouette féminine. Sa teinte pâle accentuant encore par-là grandement la fragilité apparente et propre à l'espèce Syriane. Malicieusement un frais et blanc sourire au coin des lèvres, et le regard tendre de ses orbites d'argent semblant jusqu'à transpercer les chairs, viennent à clore l'étrange impression de séduction et de révulsion que procure l'observation de la jeune femme.

Malheureuse et rêveuse créature, celle qui se targuerait de percevoir les intentions de Jun. Si la syréenne n'a rien d'une énigme, son mode de pensé n'en demeure pas moins essentiellement différent de celui du commun d'adam. Car comme toutes les femmes de sa race, ses actes et ambitions ne peuvent lui être dictés que par l'écoute attentive de l'Aliya, littéralement en elle la clameur rouge. Au travers du regard de la jeune hybride, se distinguent donc et à jamais pour quiconque l'observera, deux univers, deux réalités aussi singulières et uniques l'une de l'autre. Se révélant, se mélangeant tumultueusement et amoureusement sans cesse et sans fin, demeurant à l'évidence un paradoxe aussi insaisissable qu'évident pour ceux qui la côtoient.