[RP de transition] Dagenn Misrim

Chapitre premier : Retour au bercail

MISRIIIIM!!!!

Dagenn n’avait pas encore posé le pied dans le hall du quartier général des Forces de Défenses Aldéraanaises que la voix de Fisto retentit dans toute la salle. Au dehors, une nuée d’oiseaux exotiques s’envolèrent de l’arbre où ils étaient perchés, apeurés par le cri du commandant. Dagenn aurait lui aussi voulu posséder des ailes, s’il avait pu. Il se fit carrément trainer jusqu’au bureau du Nautolan enragé. Au garde-à-vous, le Rodien eu droit à ce qu’il jugea par la suite comme la plus longue crise de rage subie par un jeune soldat. Les mots « insubordination », « devoir militaire», « protection planétaire », « absence prolongée non autorisée » et « désertion passible de Court Martiale » resteraient gravés à jamais dans la mémoire de Dagenn. Toutes ces réprimandes, le commandant Fisto sembla étonnement les oublier du tout au tout quand il assigna au jeune Rodien sa première mission officielle, un petit sourire sadique au coin de la bouche. Si seulement Dagenn avait su…

Chapitre 2 : Les Royaumes du Nord

Il faisait froid. Très froid. Trop froid pour un rodien élevé sur Tatooine puis capturé et vendu comme esclave dans une colonie esclavagiste établie au cœur même d’une fonderie d’arme illégale. Emmitouflé dans son anorak, une paire de gants sur chaque main et portant des bottes doublées en fourrure de banthas, Dagenn veillait. Son regard affuté scrutait chacune des parcelles de territoire de ce désert aride et glacé. D’un mouvement brusque, le rodien secoua ses épaules pour en faire tomber le frima qui s’y accumulait. Ayant cru entendre un bruit lointain de moteur, le soldat s’agenouilla, dévissa l’écoutille qui servait de porte à sa base arctique et pénétra dans son bunker. Sans même retirer ses bottes envahie par la givre, il courut jusqu’au poste d’écoute à basses fréquences. Si quelque vaisseau que ce soit tentait d’atterrir, Dagenn l’entendrait à plus de 300 kilomètres à la ronde. Le froid du métal des écouteurs sur ses oreilles le fit frissonner.

Sssssssssssssssssssshhh.

Toujours le même sifflement. Silence radio. Aucun son. Fausse alerte. Dagenn se releva. Encore une fois, son ouïe lui jouait des tours. Probablement le stresse. Après tout, avec l’enjeu capital de sa mission, il était normal que le plus petit signe d’activité suspecte active chez lui la certitude d’une invasion. Le commandant Fisto l’avait prévenu que cet assignement nécessiterait une constante vigilance. Finalement rassuré de n’avoir rien entendu, Dagenn s’assit sur son lit de camps, retira ses bottes et ses gants et se recouvra finalement d’une épaisse couverture de laine. Il sombra dans un sommeil parsemé de cauchemar où des centaines de milliers de vaisseaux de combat attaquaient Aldéraan, causant mort et destruction partout autour d’eux.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi ou qui aurait de la difficulté à comprendre, il est important de savoir une chose : si Dagenn croyait avoir été envoyé dans cette base militaire désaffectée au milieu du cercle arctique aldéraanais pour prévenir la Capitale et le QG des FDA en cas d’invasion extra-terrestre dans cette partie du globe, il n’en était rien. Cette « épreuve » avait été conçue par quelques têtes bien pensantes des Forces de Défenses Aldéraanaises qui croyaient que punir l’idiotie et l’insubordination par l’isolement le plus complet, et par le fait même se foutre de la gueule des soldats récalcitrants en pariant sur le nombres total de jours qu’ils réussiraient à tenir dans un désert de glace, était une alternative moralement acceptable à un renvoi pur et net de l’armée.

Malheureusement, personne n’aurait cru que le zèle (ou la crétinerie) de Dagenn se rendraient aussi loin. En effet, ce qui ne devait être qu’une opération de quelques jours, le dernier « participant » ayant tenu à peine une semaine, devint rapidement un mission d’envergure calculable non pas en semaines, mais plutôt en mois. Si ce n’avait été de ces conflits entre la République et la Fédération du Commerce, probablement que notre cher rodien si naïf défendrait encore et toujours cette petite partie du pôle Nord aldéraanais contre d’éventuelles attaques extra-terrestres, emplissant ainsi les poches de certains de ses supérieurs.

En effet, alors en plein repérage visuel au-dessus d’un pic en bordure de sa base, Dagenn avait reçu une transmission des plus alarmantes. On y donnait les ordres qui suivent :

Guerre déclarée ailleurs que chez nous. Stop.
Votre mission terminée. Stop.
Une navette va venir vous chercher dans 1 :00. Stop.
Préparez votre équipement. Terminé.

Ni d’une ni deux, Dagenn enfourcha son Snowbike et fila tout droit en direction de la base. En moins de 15 minutes, tout son paquetage fut prêt à être transporté. Moins de trente minutes plus tard, une navette aux couleurs d’Aldéraan arriva. Monté à bord, Dagenn senti une chaleur réconfortante l’envahir alors qu’il admirait pour la dernière fois ces paysages glacés qui l’avaient accueillis au cours des quatre derniers mois. D’une voix officielle, le pilote de la navette sorti le rodien de sa contemplation.

Soldat, voici votre nouvelle affectation.

Dagenn prit le datapad que lui tenait le pilote et sourit. Il aurait la joie de découvrir l’une des planètes du secteur Elrood, région galactique au cœur même des conflits entre la République et la Fédération du Commerce. Son affectation consisterait à la protection d’un petit camp de réfugiés établi dans un petit village Meris. Une opération des plus excitantes…

Chapitre final : Le Banquet

L’odeur de chair brûlée imprégnait la campagne, alors que l’on entendait encore l’écho des cris de douleurs qui avaient résonné plus tôt. Les joues de Dagenn brûlaient du souffle chaud dégagé par les quelques débris encore fumant du village Meris. Dans un excès de rage, le rodien dégaina son blaster et tira sur la tête d’un droïde de combat déjà détachée de son corps. L’explosion générée par l’impact effraya quelques oiseaux charognards qui s’attaquaient déjà aux restes des fermiers Meris. Plusieurs autres détonations suivirent, touchant à chaque fois les pièces éparses de ce qui avait été un droïde de combat. Puis, un grand cri de douleur sorti des tréfonds de la gorge de Dagenn.

Bordel, Misrim, qu’est-ce qui te prend? T’as pété un câble ou quoi?

Travis Alcov, jeune lieutenant prometteur des Forces de Défenses Aldéraanaises, qui n’avait évidemment jamais visité le continent nordique de sa planète natale, était celui qui avait interpellé le rodien. En tant qu’officier supérieur en place, Alcov était dans son droit le plus primaires quand il s’adressait à son subalterne sur ce ton si condescendant. Malheureusement pour sa personne, le lieutenant avait oublié de considérer une chose : derrière le soldat qu’il insultait se trouvait le taré de rodien qui avait passé plus de six mois isolé dans le continent arctique d’Aldéraan. Il n’en fallut pas plus pour qu’une effusion de sang gicle partout sur son visage, prenant sa source à un nez fracassé en trois morceaux par le poing d’un rodien enragé.

S’il n’en avait pas été des trois autres membres de l’équipe qui retenait Dagenn, probablement que l’on aurait pu lire le nom de Travis Alcov sur la stèle commémorative des soldats tués lors de l’invasion de Mérisée par l’armée de la Fédération du Commerce. Une fois le rodien calmé et la blessure du lieutenant soignée (une fois que son nez eut cessé de pisser le sang, ouais…), une demande de rapatriement fut envoyée presto sur Aldéraan, au QG des FDA. La mission avait été un échec. Après seulement quelques jours de garde, l’équipe en place dans le secteur Gamma avait été aux prises avec un détachement complet de droïde de combat. Les réfugiés d’Eriadu avaient survécu, cachés dans les montagnes environnantes et protéger par les membres FDA en place. La population locale, quant à elle, avait dû être abandonnée. Un massacre.

Dagenn ne s’en était d’ailleurs pas remis. Dans les dédales et ruelles d’Aldéraan, le rodien marchait, marchait et marchait toujours plus. Jour et nuit, peu importait la destination, tant qu’il marchait, il ne pensait pas. Revoir sans cesse ces images de morts dans sa tête, le soldat n’en pouvais plus. Il avait laissé mourir des innocents. Il les avait abandonnés aux armes des droïdes de la Fédération du Commerce. Il les avait tués. Il leurs avait posé un blaster sur la tempe pour faire sauter leur tête. Il avait été leur boucher en obéissant aux ordres. Aux ordres du lieutenant. Aux ordres de l’armée. L’armée. L’armée qui sauvait des vies en en détruisant d’autres. L’armée qu’il venait de quitter.